C’est la quatrième vague d’auditions de faucheurs depuis mars. Ils sont convoqués pour des faits datant de 2006.

Entre hier et ce soir, 28 nouveaux faucheurs d’OGM seront entendus par la juge au tribunal de Marmande. C’est la quatrième vague d’auditions opérée depuis fin mars, dans le cadre de l’affaire qui oppose l’agriculteur de Grézet-Cavagnan pro OGM, Claude Menara, aux faucheurs.

Pour mémoire, le 2 septembre 2006, 300 personnes venues de toute la France avaient fauché 15 hectares de maïs OGM commercial chez l’agriculteur. Trois jeunes hommes avaient été interpellés puis condamnés à trois mois d’emprisonnement avec sursis et à 1500 euros d’amende.

Mais, le jour du fauchage, les 180 personnes présentes avaient déclaré par écrit avoir détruit le maïs. Après le jugement, Claude Ménara avait décidé de porter plainte nominalement contre José Bové, Joël Bach et Guy Kastler, identifiés ce jour-là, mais aussi contre chaque signataire. Régulièrement depuis le printemps donc, des journées entières d’auditions ont lieu à Marmande.

Ce soir, à la fin de cette nouvelle vague, près de 100 personnes auront été entendues et mises en examen.

Le plus grand procès

Un petit stand d’accueil avait été installé hier par le Comité de vigilance OGM 47 face au tribunal pour accueillir ces faucheurs venus de toute la France. À l’exemple de la Landaise Hélène Gassie, la première à passer devant la juge. Comme les autres, cette militante a demandé à être jugée. « On m’a demandé si j’avais fauché, combien de pieds, si je me reconnaissais sur les vidéos faites ce jour-là,... » Comme les autres elle a revendiqué sa participation.

Les personnes qui se sont dénoncées sont poursuivies pour destruction de biens privés. Les militants anti-OGM estiment pour leur part que ce n’est pas à la propriété d’autrui qu’ils se sont attaqués « mais à une culture qui tend à voler la souveraineté alimentaire des populations.
 » Ils s’interrogent par ailleurs sur l’utilité de la procédure demandée par le plaignant. Elle aboutirait en effet à ce qui serait selon le Comité de vigilance OGM 47, « le plus grand procès en nombre de faucheurs volontaires depuis 1998. » Et cela « pour des faits remontant à plus de trois ans et alors même que la culture du MON 810 est interdite depuis. ».

Source : Raphaëlle Gourin, Sud ouest, 10 décembre 2009