Des militants de Greenpeace ont semé mardi matin des fleurs biologiques sur un champ expérimental du gouvernement flamand à Wetteren. De la sorte, ils entravent l’ensemencement du maïs génétiquement modifié, prévu plus tard dans la journée. En raison des risques pour l’environnement, six Etats-membres de l’Union européenne ont déjà interdit la culture du maïs OGM en question. Greenpeace demande à la Flandre d’arrêter cette campagne de publicité inutile en faveur des OGM et d’investir dans une agriculture durable.

Le gouvernement flamand veut semer du maïs OGM à Wetteren pour tester sur le terrain l’application des règles de coexistence. La coexistence consiste à faire « cohabiter » des cultures transgéniques, conventionnelles et biologiques. Pour Greenpeace, la coexistence est un mythe. Les expériences en Espagne, le seul pays européen où le maïs transgénique est cultivé à grande échelle, montrent que la contamination du maïs biologique et conventionnel est inévitable. La seule manière d’empêcher complètement cette contamination, c’est de retirer les OGM de l’agriculture et de la chaîne alimentaire.

Une dizaine de militants ont envahi les champs d’essai du gouvernement. Ils ont semé des fleurs biologiques et brandi des banderoles avec pour slogan « Agriculture sûre ? Sans OGM bien sûr ! ».
De cette façon, ils entravent l’ensemencement du maïs transgénique.


Impact environnemental négatif

En matière de sécurité, on peut se poser de nombreuses questions à propos de ce maïs OGM. Il s’agit du MON810, mis au point par le géant américain de la chimie, Monsanto. Le MON810 contient un gène de la bactérie Bacillus thuringiensis (Bt) qui agit comme un pesticide nocif pour la pyrale, un insecte qui ravage le maïs. Or, cette pyrale n’est pas présente en Belgique. En 1998, la culture du mais MON810 a été autorisée au sein de l’Union européenne pour une durée de dix ans. Depuis, de nombreuses études ont indiqué que le MON810 pouvait avoir un impact environnemental négatif. Ainsi, il existe un risque réel que d’autres insectes soient victimes de la Bt.

L’autorisation pour le MON810 n’est plus valable en Europe depuis la fin 2008. Et il n’existe aucun consensus concernant un renouvellement de l’autorisation. « L’Allemagne, la France, le Luxembourg, l’Autriche, la Hongrie et la Grèce ont déjà interdit la culture du MON810 pour des raisons environnementales », déclare Jonas Hulsens, responsable de la campagne agriculture durable à Greenpeace Belgique. « Chez nous, il est surprenant de voir que c’est le gouvernement qui a pris l’initiative de semer cette variété. En Flandre, les intérêts de Monsanto semblent primer sur les risques pour la santé et l’environnement.

Agriculture durable

Au lieu de gaspiller des moyens dans une telle campagne pro-OGM, la Flandre ferait mieux de suivre les recommandations contenues dans le rapport EICSTAD, soutenu par les Nations unies, qui consiste en une vaste évaluation de l’état de l’agriculture au niveau mondial. Le rapport plaide pour des pratiques agricoles durables et à petite échelle pour nourrir une population mondiale de plus en plus importante, sans épuiser les ressources naturelles dont nous dépendons tous.

Source : Greenpeace Belgique, le 27 avril 2010