Au cours de sa 40ème session, le Comité des Droits économiques, sociaux et culturels, basé à Genève, a déclaré que les semences OGM produites par des corporations transnationales exacerbaient l’extrême pauvreté des petits paysans indien. La déclaration exacte, commentant la situation en Inde, est retranscrite ici :

« Le Comité se déclare profondément inquiet par l’extrême adversité dans laquelle se trouve les agriculteurs ce qui a entraîné une augmentation significative du nombre de suicides parmi les agriculteurs depuis dix ans.
Le Comité est particulièrement inquiet du fait de l’extrême pauvreté parmi les petits paysans qui a été provoquée par le manque de terres, d’accès aux crédits et d’infrastructures rurales adéquates, une situation qui a été exacerbée par l’introduction des semences génétiquement modifiées par des corporations multinationales et dont la conséquence a été l’escalade du prix des graines, des engrais et des pesticides, particulièrement dans l’industrie cotonnière. » [Traduction non officielle, référence E/C.12/IND/CO/5]

Il faut noter que de nombreuses organisations de la société civile ont pu présenter leurs travaux aux délégués du Comité durant la phase consultative en Avril-Mai 2008. Dans l’une des présentations, un représentant de Navdanya, venu de Delhi, a comparé le soutien du gouvernement indien aux OGM comme étant une forme de violation des droits de l’Homme.

L’introduction des OGM et la hausse des prix des intrants agricoles comme les engrais ou les pesticides, a eu un impact considérable sur les opérations des petits paysans marginalisés. Il n’est pas nécessaire de préciser que les plus touchés sont les cultivateurs de coton, qui voient régulièrement leur rendement baisser, leur récolte chuter, les besoins en pesticide augmenter, et ce malgré la promesse des compagnies transnationales qui annonçaient des semences résistantes aux maladies et améliorant les rendements. Ces promesses se sont toutes révélées fausses.

Le Comité a aussi encouragé les Etats à donner des subventions aux paysans les plus nécessiteux pour les aider à acheter des semences conventionnelles, ce qui leurs permettrait de replanter les graines sauvées d’une récolte à l’autre. Le Comité pense que cette stratégie permettrait d’éliminer la dépendance des paysans vis-à-vis des grandes compagnies semencières qui ne vendent que des graines brevetées dont le replantage est interdit.

Les lecteurs devront aussi noter que le Gouvernement Indien a approuvé la mise en essais de nombreuses cultures OGM sans avoir effectué aucun test de biosécurité.

Source : Traduction de Poverty exacerbated by GM seeds
UN Committee censures Indian Government’s support for GM seeds
By Arun Shrivastava
MyNews, Inde, 20 Mai 2008

Pour plus d’infos sur la vague de suicides des paysans indiens, voir cet article.