La troisième session plénière du 11e Comité national de la Conférence consultative politique du Peuple chinois (CCPPC), qui s’est tenue du 5 au 14 mars à Beijing, a accordé une attention toute particulière à la politique agricole.

Les dirigeants ont affirmé leur intention de réduire les inégalités de revenus entre la campagne et les villes et fixé pour objectif de conduire le pays à une large autosuffisance alimentaire. Cela passe évidemment par une course au rendement. Le pays va-t-il miser sur les OGM pour y parvenir ? « Il n’existe aucune plantation de semences transgéniques en Chine » a affirmé Wei Chao’an, vice-ministre chinois de l’Agriculture. Pour lui, les produits alimentaires génétiquement modifiés ont encore un long chemin à parcourir avant d’arriver dans les magasins. Une affirmation qui vise à rassurer une population largement traumatisée par l’affaire du lait contaminé à la mélanine ayant empoisonné 300 000 bébés et provoquant la mort de six d’entre eux. Le sujet est donc plus que sensible.

Aussi, le ministre a même jugé utile de préciser que son ministère n’avait jamais autorisé l’importation de semences génétiquement modifiées pour la culture commerciale. Et pourtant dans le même temps, son administration certifiait deux souches de riz génétiquement modifié. Alors qui doit on croire ? Que Pékin interdise les importations de semences OGM n’est guère étonnant. Le pays tient à son indépendance et ne souhaite certainement se mettre sous la coupe d’une multinationale étrangère, comme Monsanto, par exemple. C’est pourquoi ses universités poursuivent sans relâche leurs programmes sur de nouvelles variétés de riz, coton, soja, maïs ou autres. A la mi-2008, la Chine a approuvé un budget de 4 milliards de Yuans (428 millions d’euros) pour la recherche dans les années à venir. Elle avance prudemment mais de façon déterminée. Par delà son indépendance alimentaire, s’ouvrirait également l’immense marché africain, sur lequel, inexorablement, elle pousse ses pions et serait en bonne position pour damer ceux de ses concurrents du vieux monde.


Source :
 http://blog.agro-international.fr, le 16 mars 2010