ROME - Le ministre italien de l’Agriculture, Luca Zaïa, a annoncé vendredi la signature d’un décret interdisant la culture d’un maïs génétiquement modifié (OGM) sur le territoire italien, au nom du principe de précaution.

"C’est un moment historique pour l’agriculture italienne", a déclaré le ministre en soulignant que les pro-OGM comptent "très peu de partisans" face à une "énorme majorité de citoyens, 75%" qui s’y opposent.

Le ministre a signé le décret au lendemain d’une décision de la Commission des semences du ministère qui avait refusé à l’unanimité l’inscription, sur le registre des semences, du maïs génétiquement modifié Monsanto 810.

Un agriculteur de la région du Frioul s’apprêtait à le planter, fort d’une décision du Conseil d’Etat datant de janvier qui demandait au ministère d’autoriser la culture de ce maïs transgénique, seule semence OGM dont la culture est autorisée dans l’Union Européenne.

Le cultivateur et l’organisation agricole dont il est vice-président Futuragra ont qualifié de "décision politique" le rejet du maïs OGM par la Commission.

Le ministre a souligné que la Commission était composée non seulement des représentants de son ministère mais aussi des ministère de l’Environnement, de la Santé et de plusieurs régions. La Commission "a donné un signal clair de la volonté du peuple souverain", a indiqué le ministre Zaïa.

Selon lui, la Commission a estimé sur la base de critères "strictement techniques" que les conditions n’étaient pas réunies pour "garantir la coexistence entre les cultures OGM et non OGM".

M. Zaïa, membre du parti populiste de la Ligue du Nord et en pleine campagne électorale pour les régionales des 28 et 29 mars où il brigue la présidence de la Vénétie (est), est fermement opposé aux OGM.

Les groupements écologistes italiens espèrent que la prochaine étape pour l’Italie sera d’adopter une clause de sauvegarde comme l’ont déjà fait six pays - France, Autriche, Hongrie, Luxembourg, Allemagne et Grèce - afin d’interdire la culture d’OGM sur tout son territoire.

Source : AFP, Lexpress.fr, le 19 mars 2010