Deuxième round pour l’agriculteur

Six ans après avoir fait constater sa maladie professionnelle, l’agriculteur victime des produits phytosanitaires sera indemnisé.

Dominique Marchal, 54 ans, agriculteur dans le Lunévillois vient de voir son droit à indemnisation pour maladie professionnelle provoquée par les produits phytosanitaires reconnu par la Civi. La Commission d’indemnisation des victimes d’infractions (Civi) n’a pas encore chiffré le montant qui sera alloué à l’agriculteur. Il ne sera connu que dans quelques mois, une fois qu’un expert médical l’aura examiné.

Pour Dominique Marchal, après une première victoire obtenue en 2006 avec la reconnaissance de sa maladie professionnelle, une deuxième étape symbolique vient d’être franchie. Membre de l’association Phytovictimes, créée voici un an, qui a remporté une manche décisive contre le géant Monsanto au début de cette année, il espère que la décision qu’a rendue la Civi fera jurisprudence. « Là, je ne me bats pas seulement pour moi, mais pour tous ceux de ma génération qui ont manipulé ces produits phytosanitaires, fongicides, désherbants, insecticides, sans précaution, qu’on n’avait pas mis en garde ou à qui on avait dit qu’ils ne risquaient rien », explique-t-il.

À 44 ans, Dominique Marchal a développé une forme de leucémie en relation avec le benzène qui se trouvait dans les produits qu’il épandait. Il suit aujourd’hui un traitement de chimiothérapie.

S’il a attendu avant de lancer son action en indemnisation, c’est parce que son état de santé s’est détérioré au fil du temps.

« Il ne m’était pas possible d’attaquer les fabriquants, parce que, comme beaucoup d’autres, j’ai utilisé des cocktails de produits phytosanitaires. M e Laffrogne, mon avocat a décidé de cette stratégie vers la Civi plutôt que vers les industriels ». Quand il a commencé son combat, soutenu par son épouse. Catherine, il n’a pas reçu beaucoup d’aide, en particulier du monde agricole. « J’avais l’impression que c’était le pot de terre contre le pot de fer, par moments ». Avec quelques autres, il a ouvert une brèche qui n’est pas près de se refermer.

Source : M. R. , Le Républicain Lorrain, le 28 avril 2012