Un tribunal fédéral interdit aux agriculteurs de replanter des graines transgéniques dans l’attente d’une évaluation de leur impact sur l’environnement.

Un juge fédéral américain a suspendu la culture des betteraves à sucre génétiquement modifiées aux Etats-Unis jusqu’à ce que le ministère de l’Agriculture (USDA) effectue une évaluation plus complète de leur impact sur l’environnement.

Cette décision prise vendredi soir par le juge Jeffrey White du tribunal fédéral de San Francisco (Californie, ouest) dont le texte est publié sur le site internet de la cour, interdit les nouvelles cultures de betterave génétiquement modifiées qui représentent plus de 90% de la production américaine.

Les experts estiment que l’évaluation réclamée prendra plus de deux ans, ce qui pourrait entraîner une forte baisse de la production alors que les producteurs préviennent qu’ils ne disposent pas de suffisamment de semences conventionnelles.

Le juge répondait à une action collective en justice engagée par notamment le Center for Food Safety, un groupe de défense des consommateurs et le Sierra Club, première organisation américaine de protection de la nature, tous opposés aux cultures génétiquement modifiées.

Il a décidé que les cultures de betteraves génétiquement modifiées déjà plantées pourraient être récoltées et ce contrairement à ce que demandaient les plaignants.

Les betteraves comptent pour environ la moitié de la production de sucre aux Etats-Unis, le reste provenant de la canne à sucre.
Selon les statistiques de l’USDA, la récolte américaine de betteraves à sucre a engrangé 1,33 milliard de dollars de revenus pour la saison 2007-2008.

Une décision le 21 juin de la Cour Suprême, saisie à la suite d’une interdiction similaire concernant les cultures de luzerne génétiquement modifiée aux Etats-Unis, peut laisser prévoir une annulation tout au moins partielle de cette injonction contre les betteraves.

Dans le cas des graines de luzerne génétiquement modifiées par le groupe chimique américain Monsanto pour résister aux herbicides, la Cour Suprême a en effet estimé que le ministère de l’Agriculture pouvait octroyer une autorisation partielle de culture, revenant ainsi sur une interdiction d’un juge suite à une procédure engagée par les agriculteurs "bio" qui craignaient la contamination de leurs cultures.
Un porte parole de l’USDA cité par le New York Times, a indiqué que le ministère "examinait la décision du juge fédéral sur la betterave "pour déterminer comment y répondre". Monsanto, qui produit les graines de betterave génétiquement modifiées, tout comme le groupement professionnel "Sugar industry Biotech Council", n’avaient pas encore réagi samedi.

Source : Liberation.fr, le 15 août 2010