Alors que les ministres de l’Agriculture de l’Union Européenne (UE) doivent voter une nouvelle autorisation d’OGM, Corinne Lepage exprime ses doutes sur la qualité du processus d’évaluation des risques des OGM au niveau européen.

Corinne Lepage a lancé une alerte sur une nouvelle autorisation de maïs transgénique (OGM) tout en demandant des tests complémentaires.

Alors que les ministres de l’Agriculture de l’Union Européenne (UE) doivent voter aujourd’hui sur une nouvelle autorisation d’Organisme Génétiquement Modifié (OGM), Corinne Lepage demande des tests complémentaires et exprime ses doutes sur la qualité du processus d’évaluation des risques des OGM au niveau européen.

Pour Corinne Lepage, « au minimum, des tests complémentaires devraient être effectués sur ce maïs transgénique et l’intégralité des études existantes devraient être rendues publiques ».

Selon l’ancienne ministre de l’environnement, « l’Autorité européenne de sécurité des aliments (AESA) n’a toujours pas amélioré ses procédures d’évaluation des risques des OGM, contrairement à ce qu’avait souhaité une majorité d’Etats membres dont la France lors de sa présidence en 2008. »

La Commission européenne propose d’autoriser à l’importation un maïs transgénique produisant une toxine insecticide contre la chrysomèle, dénommé MIR 604.

Pour Corinne Lepage, « produit par la compagnie Syngenta, ce maïs est très similaire au maïs MON 863 de Monsanto, qui avait déclenché la polémique lors de son autorisation en 2005, à cause des effets constatés sur les rats nourris avec cet OGM. »

« Des effets similaires - variations des plaquettes sanguines, du cholestérol, de l’activité rénale, du poids des cœurs et des testicules - ont été constatés avec le maïs MIR 604. L’Agence européenne de sécurité alimentaire (AESA), même si elle n’explique pas ces effets, les déclare pourtant « sans signification biologique », précise Corinne Lepage.

« En tant que vice-présidente de la commission Environnement du Parlement européen, je compte travailler à apporter des garanties sur les processus d’expertise, afin de les rendre plus transparents, plus exhaustifs et d’éviter les conflits d’intérêt », a déclaré Corinne Lepage.

Alors que le Parlement « n’a pas son mot à dire sur ces autorisations d’OGM, décidées selon une procédure technique dite de "comitologie", qui laisse tout pouvoir à la Commission et, dans une moindre mesure, au Conseil », Corinne Lepage a tenté de faire passer une résolution sur le sujet le 5 novembre dernier. Celle-ci n’a finalement pas pu être mise au vote, pour des questions de procédure.

« Dans le futur, et notamment avec les modifications apportées par le Traité de Lisbonne, le Parlement devra impérativement s’organiser pour être à même d’intervenir sur des sujets de comitologie réputés techniques, mais qui relèvent en réalité souvent de choix politiques fondamentaux », prévient Corinne Lepage.

Source : Pierre Melquiot, Actualites-news-environnement, 20 novembre 2009