BRUXELLES - La Commission européenne a pris vendredi la responsabilité d’autoriser l’importation de trois sortes de maïs génétiquement modifié, utilisées principalement dans l’alimentation animale, après l’échec des gouvernements de l’UE à s’entendre sur ce dossier.

Les ministres de l’Agriculture de l’Union européenne (UE) n’ont pas réussi à dégager une position commune au cours de leur dernière rencontre le 19 octobre et la décision avait été renvoyée à la Commission européenne, chargée de prendre ses responsabilités.
Les maïs développés par les Américains Monsanto (MON 88017, MON 89034) et Pioneer (59122xNK603) sont donc autorisés à l’importation pour dix ans et peuvent être utilisés dans l’alimentation et la transformation en produits alimentaires. Mais il ne sont pas autorisés pour la culture.

La commissaire à l’Agriculture Mariann Fischer Boel plaidait depuis longtemps en faveur d’un feu vert à l’importation de ces sortes de maïs.
Elle arguait des risques en Europe de pénurie de soja destiné à l’alimentation animale, dont des cargaisons entières avaient dû être refusées cet été aux frontières de l’UE après la détection infime de traces de maïs OGM non autorisé.

La commissaire fait valoir que l’UE est très dépendante du soja américain, notamment en hiver, et que le contexte mondial n’est pas favorable : la production argentine a déjà reculé de 30% cette année du fait d’une sécheresse.

Ces sortes de maïs avaient déjà reçu un avis positif de l’Autorité européenne de sécurité des aliments (EFSA).

Les gouvernements européens sont aujourd’hui très réticents à autoriser des produits OGM en raison de l’opposition d’une part croissante de leur opinion publique. Cette dernière s’inquiète de l’éventuel impact des produits génétiquement modifiés sur la santé et l’environnement à cause de la dissémination.

L’UE autorise la commercialisation des OGM de manière régulière, à l’importation. Mais une seule semence, le MON 810, a été homologuée pour la culture, en 1998 et pour dix ans.

Le renouvellement de cette autorisation est en cours d’évaluation et la question suscite des débats intenses entre pays de l’UE.

(©AFP / 30 octobre 2009 17h17)

Source : Romandie.com, le 30 octobre 2009