Le 14 mars 2008

En octobre 2007, malgré la position de l’Organisation mondiale du Commerce (OMC) contre les barrières à l’importation, la Commission européenne prônait le principe de précaution face à l’introduction de deux nouveaux maïs transgéniques.

Peu importe, pour les multinationales de l’agrobusiness, le processus économique est en marche et le politique ne l’arrêtera pas. Selon Ian Fergusson, PDG de Tate&Lyle, géant britannique de l’alimentaire, il va rapidement devenir trop cher de les éviter dans la mesure où les grands exportateurs ont fait le choix des OGM. De plus, devant le coût croissant de l’alimentation pour bétail, l’Union européenne n’aurait d’autres choix que de lever l’interdiction sur les OGM sous peine de voir l’élevage disparaître du continent. Monsanto, le leader mondial de cette révolution technologique, est ravi, on s’en doute. En effet, en 18 mois, l’action du semencier américain a triplé, son chiffre d’affaires atteignant près de 8,6 milliards de dollars (août 2007). Selon ses propres prévisions, Monsanto pourrait doubler ses bénéfices (993 millions de dollars actuellement) à l’horizon 2012 grâce à son soja et son maïs résistants aux herbicides et aux pesticides. Seul grain de sable dans les chenilles du bulldozer agroindustriel : plusieurs études aux Etats-Unis et en Chine constatent l’apparition, chez les insectes ravageurs des cultures de soja, de maïs ou de coton transgéniques, de nouvelles capacités de résistance aux insecticides. Les insectes feraient de la résistance ? On aura tout vu.

Source : The Economist du 23 février 2008, Les Echos du 25 février 2008.