Le commissaire européen chargé de la Santé, John Dalli, a défendu jeudi sa proposition de débloquer les autorisations de cultures d’OGM dans l’UE en laissant le choix aux Etats de les appliquer ou non, malgré les réserves exprimées par certains pays.

"Nous faisons ce que nous avons promis de faire", a-t-il souligné en marge d’une visite au port d’Anvers (nord de la Belgique), l’une des plus importantes plateformes de transit des importations de fruits et légumes en Europe. M. Dalli propose de laisser les gouvernements libres d’interdire les OGM sur leur territoire en échange de leur accord pour débloquer les autorisations de culture et de commercialisation. La Commission doit se prononcer sur cette proposition le 13 juillet prochain. Alors que l’Espagne, principal producteur du maïs OGM MON 810 de Monsanto dans l’UE, a critiqué récemment ce qu’elle considère comme une renationalisation des autorisations, M. Dalli a réfuté cette interprétation. "Je ne pense pas que ce soit une question de nationalisation. C’est une question de circonstances différentes dans certains pays, de taille ou de paysages particuliers", a-t-il souligné. "Ce sera aux Etats de décider d’autoriser l’utilisation de leur territoire pour la culture" de l’OGM concerné, "une fois qu’une décision d’autorisation est prise au niveau européen", a-t-il souligné. La France a elle aussi émis des réserves quant au projet de Bruxelles. Le ministre de l’Environnement Jean-Louis Borloo a exigé un renforcement des expertises sur les effets des OGM sur la santé et l’environnement. A l’avenir, les autorisations d’OGM "feront l’objet d’une évaluation beaucoup plus robuste qu’aujourd’hui", et mettront "plus l’accent sur l’environnement, les aspects sociaux, et plus de surveillance de ce qui se passe sur le terrain", a assuré M. Dalli.

Source : leMonde.fr, 24 juin 2010