Communiqué de presse - 29 juil 2010

La Confédération Paysanne déplore la décision de la Commission Européenne d’autoriser 6 maïs OGM, et tient à souligner que cette autorisation révèle un mécanisme bien huilé permettant à l’industrie de dicter la politique européenne : Les Etats membres n’arrivant pas à prendre une position commune à la majorité qualifiée, c’est la Commission qui prend une décision à leur place au lieu d’attendre qu’ils se mettent d’accord. La Commission ne peut alors qu’appliquer l’avis des experts de l’AESA (*), issus de l’industrie, qu’elle a elle-même nommés.

En effet, en matière d’évaluation d’OGM, il n’y a pas de budget public suffisant permettant à des scientifiques de mener des travaux conséquents sans être financés de l’industrie. C’est pourquoi la majorité des scientifiques "compétents" sur les OGM - parmi lesquels sont recrutés les experts - sont directement dépendants de l’industrie, pour pouvoir se former et travailler : la boucle est ainsi bouclée.

Une fois de plus la quantité d’OGM importés augmentera et la tromperie des consommateurs s’accentuera, puisque ces OGM servent avant tout à nourrir les élevages européens dont les produits sont mis sur le marché et dans la chaîne alimentaire sans aucun étiquetage spécifique.

Ces OGM rentrent dans la chaine alimentaire sans aucune information des consommateurs. De la même manière, Bruno Lemaire a inscrit le 20 juillet au catalogue français des semences 38 variétés de maïs OGM autorisées par l’Europe. C’est ainsi que l’Europe rend effective la libre commercialisation en France de ces semences OGM dont la culture est interdite depuis le "moratoire" français de 2008.

La Confédération Paysanne déplore ce passage en force de la Commission Européenne. Elle tient à affirmer que c’est en priorité l’environnement, l’alimentation la santé et les droits des paysans et des citoyens qui doivent être protégés et non pas les intérêts des firmes multinationales.

(*) : AESA : Agence européenne de sécurité des aliments

Source : La Confédération Paysanne, 29 juillet 2010